Réveil difficile ce matin entre l'inconfort du lit et le froid qui est tombé une fois que le poêle s'est éteint. Il paraît qu'après un mois, on s'habitue. Pour l'heure, je quitte Tonga et le soleil jouant à cache-cache je décide de retourner directement à Oulan Bator. Pas le temps d'attendre le bus qu'une voiture s'arrête et la conductrice de me proposer de m'emmener. C'est courant ici, tout le monde peut être taxi. Ça doit venir de la nécessaire solidarité entre nomades. Il suffit de tendre la main à plat en bas et une voiture s'arrête. Arrivées à Nalaikh, la conductrice tente sa chance à me demander plus, mais je commence à connaître les prix maintenant ! A Oulan Bator, je vais rechercher mes affaires à l'hôtel et prends le temps de discuter un peu avec Enkhjargal. Il a étudié l'administration d'entreprise au Vietnam. Il ne connaissait alors pas un mot de vietnamien. Je lui parle de ma frustration à cause de la barrière de la langue ici en Mongolie. Il me raconte qu'au Vietnam, étant typé asiatique, tout le monde venait lui parler en vietnamien qu'il ne comprenait pas. Moi, je n'ai pas ce problème, on me regarde et on me dit "Hello !". Ensuite Enkhjargal a été guide en Mongolie pour des gros tour operator. Il en a eu marre et s'est lancé dans la création de son petit hôtel mitoyen à la maison familial. Il m'explique ses projets d'extension et d'amélioration pour son hôtel qui restera pour voyageurs à petits budgets. A bon entendeur... La nuit tombe déjà sur Oulan Bator. Pour la première fois, un immense sapin artificiel a été installé devant le State Department Store. De nombreuses personnes se font prendre en photo devant. Pas de Noël en Mongolie bouddhiste, mais pour la nouvelle année, on s'offre des cadeaux. Rien n'est jamais perdu pour le commerce ! Je monte dans un bus plein à craquer à cette heure où la circulation est démente et je me rends chez Altaï, la fille chez qui je vais passer les deux prochaines nuits. Après quelques difficultés pour trouver son appartement (pour une même adresse, 3 personnes me montrent 3 buildings différents !), je la rencontre enfin. Altaï est une femme qui respire la sérénité. Elle a une philosophie de vie qu'elle dit héritée de sa grand-mère. Cette dernière est morte à 90 ans sans souffrance dans son lit quand elle l'a eu décidé. Altaï est très fière de sa culture mongole. Selon elle, le nomadisme a rendu son peuple très résistant, hospitalier et capable d'apprendre et de se réinventer tout le temps. Je veux bien la croire.