Aujourd'hui pour ce jour spécial pour moi, le soleil a décidé de m'offrir sa lumière blanche du matin. Par la fenêtre, nous apercevons ce qui me semble être un lièvre de Sibérie, avec des oreilles qui retombent et une longue fourrure blanche. Fédérico et mes autres compagnons de la veille partent ce matin. Nous allons faire un tour avec Fédérico au bord du lac pour profiter de la vue avant de partir. Nous contemplons cette nature sans rien dire. L'émotion est toujours là face à cette beauté naturelle. C'est le départ. Échanges de conseils entre ceux qui partent vers l'est et ceux qui partent vers l'ouest. On se prend dans les bras. C'est dingue le transfert d'énergie qu'il peut y avoir quand on prend quelqu'un dans ses bras. Temple Grandin avait vraiment tout compris !
Je ne vais pas rester seule chez Sergueï. Je décide de prendre mes affaires et direction l'auberge Nikita, où je pourrai profiter de la journée pour prendre soin de moi (bah oui, je ne suis plus aussi jeune ;-) ). Il ne reste plus de tête connue chez Nikita. Il ne reste d'ailleurs plus grand monde. C'est la saison creuse alors ça ne recommencera à se remplir que pour le week-end certainement. Tant mieux, je n'aurai à partager ma chambre avec personne pour une fois. Avant de partir, Federico m'a conseillé une balade jusqu'à un point de vue au dessus de Khouzhir. Son conseil était clair, il fallait faire en sorte d'arriver en haut en fin d'après-midi pour redescendre par la plage au coucher du soleil. Je me mets en route. Je sors de la ville et traverse une partie de forêt. Mon Dieu, mes amis de l'île d'Olkhon, faites quelque chose avant qu'il ne soit trop tard, ne laissez pas votre si belle île devenir une poubelle !
Après la forêt, la steppe, et il faut monter jusqu'au sommet de cette petite colline. Je m'arrête de marcher et ne bouge plus : le silence est incroyable. Après l'effort, le réconfort. La vue qui m'est offerte est sublime. Quoi de mieux qu'une petite sieste au soleil dans un si bel endroit ? 
Je redescends ensuite et ne tarde pas à me faire de nouveaux compagnons : une famille de chiens. Il y a en effet beaucoup de chiens errants en Russie. Je me demande comment ça se passe quand il fait -40. Ils me suivent un bon bout de temps jusqu'à la plage. A cette heure-là, le soleil est en train de se coucher et le lac prend une couleur rosée magnifique. C'est un pur bonheur dont Federico c'était bien gardé de me parler. Merci pour le spectacle surprise. Je marche donc sur ce sable et ces algues durs comme de la pierre car gelés et rentre vite me mettre au chaud. Ce soir, je me fais un petit plaisir avec le sauna (on l'appelle bania ici), un lit douillet, de la chaleur, et une bonne nuit qui m'attend. C'est fou comme on s'habitue vite au confort !