C’est tranquillement installée devant notre ordi, bénéficiant d’internet, de l’électricité, de l’eau et du confort que je poursuis l’écriture de notre périple en Papouasie. Sacré contraste ! Si nous savourons un confort moderne, la Papouasie, avec sa chaleur humaine et sa proximité avec la nature, me manque déjà.

Le trajet Madang – Goroka en bus me fait prendre la mesure de la violence en PNG. Nous nous arrêtons rapidement à un check point de quarantaine après 1 heure de transport. Tous les véhicules sont fouillés à la recherche de pousses de noix de coco et autres végétaux interdits en provenance de Madang car suspectés d’apporter des maladies dans les hautes terres. Il se trouve qu’un des passagers essaie d’en passer. Nous découvrons tristement comment la police fonctionne en PNG, du moins ici. Le chef du check point est un jeune sans cervelle. Il hurle sur le passager et n’hésite pas à l’humilier et même à le frapper devant tout le monde, devant sa femme et sa petite fille. Le cowboy est en colère et ne veut pas nous laisser repartir. Il décide de vérifier la licence du conducteur (qui lui donne le droit de conduire un PMV, qui coûte très chère et se renouvelle chaque année). Pas de chance, elle a expiré. Le cowboy entre dans une rage folle et demande une grosse somme d’argent au conducteur. Celui-ci négocie, car il sait qu’une partie de cette somme ira directement dans la poche du policier. Corruption, corruption ! Ils tombent d’accord, le conducteur veut lui donner son argent, le cowboy n’en veut plus. Il veut affirmer son pouvoir en nous faisant attendre. Je questionne une passagère : « pourquoi n’y allons-nous pas ? Qu’est-ce qu’il attend le policier ? » Elle de me répondre : « Nous restons là parce qu’il a un flingue. Nous attendons que sa colère descende. Il veut nous faire payer en nous faisant faire notre trajet de nuit. Ce qui représente un danger plus grand pour nous avec le risque d’attaques. » Un autre PMV arrive et se fait fouiller. Dedans, un jeune homme en état d’ébriété. C’est interdit dans les lieux publics. Le cowboy, déjà énervé, se saisit d’une branche de bananier confisqué et se met à frapper et à hurler sur le jeune homme. Je suis consternée. Tout le monde regarde sans rien faire. Ce genre d’acte fait partie de la norme ici. Certains sont presque amusés et trouvent la réponse violente justifiée par l’état du jeune homme (qui ne faisait pourtant rien à personne soi-dit en passant). Je me rends visible en pensant que la présence d’une blanche peut peut-être atténuer cette violence. Regarder le spectacle sans rien faire me paraît insoutenable. Le cowboy poursuit en allant se cacher derrière le véhicule. Personne ne bronche face à cet abus de pouvoir. J’apprends que pour être policier, une simple formation de 6 mois suffit. Cette formation ne doit pas vraiment intégrer de cours sur les droits de l’Homme et les notions d’intégrité et d’honnêteté. Le cowboy finit par accepter l’argent du conducteur. Tout le monde est soulagé de repartir. Une partie de notre trajet se fera bien de nuit.

A mesure que la luminosité baisse, le régisseur du bus, pour le plus grand amusement des passagers, se transforme en conteur. Il sait formidablement bien raconter, avec des intonations vives et une voix qui l’emporte sur le bruit du moteur. Nous ne comprenons rien, mais les rires des passagers font plaisir à entendre. Les papous ont une culture orale. Bien souvent lorsque nous sommes avec eux, ils aiment nous dire : « asseyons-nous et racontez-nous des histoires ! ». C’est un de leur passe-temps favori. En France, on discute, on débat, on papote de tout et de rien, on refait le monde. Ici, on raconte des histoires et on sait être à l’écoute. Une autre logique qui rend les gens très attentifs, et disposés à apprendre des choses de leur interlocuteur.

D’un seul coup, le bus accélère. La route est devenue parfaitement goudronnée sur quelques dizaines de kilomètres. Nous remarquons des plantations de palmiers pour huile de palme de chaque côté de cette belle route. Voilà la raison ! De manière générale, nous constatons que les infrastructures sont de bonne qualité uniquement là où il y a du business. Le développement des infrastructures pour le confort de vie des gens attendra. Sitôt les plantations de palmiers disparus, la route redevient un chemin caillouteux à ornières dangereuses.

Vers 21h, le bus s’arrête à un checkpoint de policiers. Celui-ci amical. La route qui suit est réputée dangereuse. Les policiers s’assurent que plusieurs véhicules voyagent ensemble pour éviter les attaques. Nous attendons et repartons en suivant un autre bus. Tout se passe parfaitement bien.

A Goroka, nous sommes censés retrouver une hôte couchsurfer. Malheureusement, nous n’arrivons pas à la joindre. Nous arrivons à Goroka vers minuit sans solution de logement. Mais ce n’est pas un problème en PNG. Le régisseur ayant l’habitude nous propose de dormir dans le bus ou bien chez le propriétaire du bus. Un autre passager, Jack, nous invite chez lui avec sa femme Betty et sa petite fille Marta. Nous acceptons cette dernière proposition.

Jack est instituteur dans un petit village dans la région de Madang. Mais lui et sa femme sont originaires de Goroka. Ils se rendent chez eux pour la semaine de vacances de Pâques. A la lumière d’une lampe électrique, Betty nous arrange un coin chambre. Même dans la ville de Goroka, à 20 minutes à pieds du centre-ville, les habitations ne sont pas pourvues d’électricité ni d’eau courante. Le lendemain matin, nous découvrons le lieu à la lumière du jour. Dans un grand terrain délimité qui appartient à la famille (entendez, la famille élargie), plusieurs cabanes en bois pour chaque membre de la famille qui réside ici. Ainsi, Jack a sa maison comme au sein d’un petit village familial qu’il retrouve à chaque période de vacances. Ils sont venus avec Marta, leur petite dernière, leurs autres enfants étant restés chez un oncle.

Nous resterons finalement une semaine chez eux. Il nous faut bien deux jours pour nous remettre de notre long périple. Mathieu couve une angine, et mes infections dues aux piqûres de moustiques prennent une mauvaise couleur. Le climat tropical veut laisser quelques empreintes sur nos corps habitués au climat tempéré. Nous occupons nos journées à discuter avec les nombreux voisins et membres de la famille qui viennent nous rendre visite (on nous offre dès notre arrivée de nouveaux sacs « bilum »), à jouer au BOM pour Mathieu, ou encore nous rendre en ville au café internet pour préparer notre visa australien ou aller au marché. Au début, nous sommes escortés dans chacun de nos déplacements en ville. Nous devons vraiment insister très lourdement pour que nous puissions vaquer à nos occupations nous-même. Et puis nous finissons par rencontrer, à chaque déplacement en ville, quelqu’un que nous connaissons.

J’adore le marché de Goroka. Les hautes terres offres des conditions météorologiques plus propices à la culture. Il y fait un peu plus frais, ce qui nous convient parfaitement de surcroit. Cette région se retrouve le maraicher du pays et ça se voit sur le marché qui donne franchement plus envie que le marché de Wewak. Des tomates, de la verdure, des pommes de terre, poireaux, oignons, carottes, choux, et innombrables yams. C’est le nom donné à tous les légumes racines tels que les patates douces, taro, igname etc… Un matin, nous voyons un attroupement près de la cuisine. Un oncle de Jack creuse un trou de près d’un mètre de profondeur, pour y déterrer 4 immenses ignames africains. Et puis on trouve aussi beaucoup de fruits que les gens des montagnes alentours viennent vendre sur le marché pour remonter ensuite avec des produits tels que de l’huile végétale ou du savon. Ananas, banane, papaye, agrumes ou fraises pour les classiques, mais nous retrouvons aussi le tamarillo, les fruits de la passion et un autre fruit que nous découvrons et que j’adore, le sugar fruit. Il est de la famille des fruits de la passion, mais en bien plus charnu à l’intérieur, juteux et bien sûr, sucré. Un pur délice que ce fruit local de la montagne !

Dans la cuisine, les nouilles instantanées sont autant présentes qu’ailleurs, malgré la présence dans le jardin de piments ou encore d’oignons ou de poireaux délicieux. Priscilla : « Pourquoi utilisez-vous des nouilles instantanées dans le plat de légumes ? » Betty et son père : « parce que c’est meilleur. » Priscilla : « Et d’après-vous, qu’est-ce qui rend le plat meilleur ? » Betty : « la poudre. » P : « Alors vous mettez des nouilles et de la poudre, mais en fait c’est uniquement la poudre qui vous intéresse. Que croyez-vous qu’il y ait dans la poudre ? » Tout le monde s’interroge du regard. Ils ne s’étaient jamais posé la question. Nous en convenons qu’il doit certainement y avoir de l’oignon frit et des produits chimiques. Jack admet qu’ils ont pris de mauvaises habitudes, qui coûtent de l’argent et qui ne sont pas bonnes pour la santé, par facilité. Le lendemain, nous réaliserons un diner tout autant savoureux, si ce n’est plus, sans sachet de poudre 😊.

Un soir, nous évoquons le sujet de la religion. Jack fait partie de l’Eglise adventiste du 7ème jour. Il a choisi cette Eglise car selon lui, ce sont eux qui ont le mieux étudié la Bible. Par exemple, l’office n’est pas le dimanche comme les autres, mais le samedi, le jour du Sabbat. Il est un fervent Chrétien parce qu’il sait que le jour où Jésus-Christ reviendra sur Terre, tous ceux qui lui ont été fidèles, morts ou vivants, iront rejoindre le paradis tandis que les autres trouveront les flammes de l’enfer. C’est donc en bon Chrétien qu’il nous accueille et qu’il nous propose de lire la Bible où « tout est écrit ». Jack a un statut particulier dans la famille. En tant qu’instituteur, il est un homme éduqué et respecté. Beaucoup de personnes l’appellent Boss ou Mister. Sans savoir s’il est l’initiateur ou s’il a été embarqué par les autres dans ce jeu de rôle, il est celui qui prend ou tranche toutes les décisions, avec parfois une grande gravité.

Un jour, les trois frères de Betty et leur père descendent de leur village dans la montagne. Après avoir fait connaissance, ils proposent de nous emmener dans leur jungle. Je suis immédiatement partante. Ils sont un peu plus fun que Jack. Mais celui-ci est un peu réticent à l’idée que nous y allions avec les frères de Betty et que cela soit trop pénible pour nous. Personne ne bronche en face du Boss. Finalement, nous partons en excursion avec les deux frères Mathew et JJ. Ces derniers adorent leur village. Pour rien au monde ils viendraient habiter en ville. Dans leur village en haut de la montagne, l’eau est pure et tout est gratuit, le bois, la nourriture… Ils cultivent là-bas leur cannabis malgré l’interdiction. Mathew nous explique que ça lui donne de l’énergie lorsqu’il doit travailler dans le jardin. Mais chut, Mister ne doit pas savoir. Le soir, pour les remercier de cette journée dans la jungle, j’irai leur acheter une bouteille de « Live Lave » (leave it or love it), l’alcool local de tamarillo ou de gingembre. Je sais que ça leur fait plaisir et la quantité reste raisonnable. Mais nous découvrons que les papous ont vraiment une façon différente de nous de boire de l’alcool. Ils aiment être enivrés. Alors ils boivent vite, sans manger. Selon l’un des cousins, avec du Live Lave (une bouteille par personne), une fois enivrés, ils ne sont plus des Hommes. Ils se mettent à chanter toute la nuit (et effectivement, nous en entendons parfois !), perdent leurs esprits et deviennent parfois des cochons sauvages. La bouteille se vide à l’abri des regards de Mister.

Cette balade dans la jungle est géniale. Mathew et JJ sont dans leur élément. Ils marchent à une vitesse incroyable malgré les racines et la boue. Ils nous disent que cette forêt leur appartient et que si on le veut, ils pourront couper un arbre pour construire notre maison. Ils sont fiers de nous montrer l’arbre Yomba, l’un des plus résistants. C’est le surnom qui a été donné à Mathieu. JJ grimpe à un arbre pour aller me chercher une Simbuna, mon surnom. Il s’agit d’une orchidée sauvage qui pousse en hauteur, souvent sur les Yomba. Les deux ont pour habitude de chasser dans cette forêt, la plupart du temps la nuit. Quand ils sont fatigués, ils s’endorment dans un tronc d’arbre creux pour les protéger du froid. Leur adaptabilité à leur environnement me fascine. Après un petit pétard, Mathew se décontracte et pousse la chansonnette, des sons forts et vibrants inspirés de la nature qui les entoure. JJ me fabrique une couronne de feuilles traditionnelle à mettre sur ma tête. Je fais sensation en redescendant en ville. Et puis dans la conversation, le sujet de la violence et des bagarres.

En PNG, la violence est courante. Déjà chez Barbara et Micha, nous avions été surpris de voir à quel point les coups partaient très vite. Je ne parle pas de maltraitance particulière, je parle tout simplement d’une façon de communiquer qui touche tout le monde, entre frères et sœurs, entre parents, entre voisins. On se met un coup et on rit. On se bat lorsqu’on n’est pas d’accord. A Goroka, Betty me soulignait avec fierté à quel point son cousin qui nous accompagnait en ville était fort. « Il peut tuer quelqu’un ! » disait-elle avec admiration. Effectivement, dans une société où la violence est si présente, la force physique est un sacré atout. A Goroka, il existe une « place de la paix ». Les tribus viennent discuter ici lorsqu’il y a un désaccord, le plus souvent en rapport avec des terres ou des femmes. On se bat aussi pour des raisons politiques, entre supporters de différents partis. Quand aucun accord n’est trouvé, on se bat. Se battre est un moyen d’expression, tout comme nous manifestons ou négocions. Dans l’actualité, des hommes de Madang se battent avec des hommes des Highlands parce qu’ils n’arrivent pas à se mettre d’accord sur le prix des noix de bétel (qui ne poussent pas dans les hautes terres). Résultat, de nombreux morts dont des policiers, certains égorgés. Se balader en ville avec un grass-knife est désormais interdit. JJ nous raconte qu’il a déjà tué un homme dans une bagarre. Il n’est pas particulièrement ému de nous en parler. Il n’a pas honte non plus. Il nous explique qu’ils se battent avec les poings, des couteaux et parfois aussi des lance-pierres. Et moi de lui dire : « Quand même, c’est super triste pour la famille. Ne veut-elle pas se venger après ? » « Non. Si c’est un fait de bagarre, c’est totalement justifié. L’homme connaissait les risques en prenant part à la bagarre. Tout au plus celui qui l’a tué paiera une compensation à la famille pour l’enterrement, mais ça s’arrête là. »

Je me rends compte que les papous ont un rapport très différent à la mort. Celle-ci est totalement intégrée à la vie. Sur les photos qui défilent sur le petit appareil numérique de Betty, la photo de son frère, mort, aux côtés de son fils. Betty m’explique sans détour qu’il est mort d’une maladie. Pour moi, c’est leur proximité avec la nature qui les amène à considérer différemment la mort. C’est que celle-ci est parfois loin d’être un petit paradis. Qu’il s’agisse de la mer, de la rivière ou de la forêt, de sa faune ou de sa flore, aussi belle soit-elle, elle est dure et rappelle constamment à l’Homme sa vulnérabilité.

Un après-midi en famille, assis à l’ombre du grand arbre, d’un seul coup, la terre se met à trembler pendant une 20aine de secondes. Un petit séisme qui fait tout de même tomber les feuilles des arbres. La Terre nous rappelle notre vulnérabilité.

Dans la chair aussi. Le petit Jack, un neveu de notre hôte, qui adore venir passer du temps avec nous, a un bras dans le plâtre. Il s’est fait cela en jouant au rugby. Il m’explique avec un grand sourire à quel point il a souffert quand le médecin lui a remis le bras en place avant d’être plâtré. « Les hôpitaux sont plus durs ici que dans votre pays, n’est-ce pas ? »

C’est le moment pour Yomba et Simbuna de faire leurs aux revoir. La veille, Jack voulait encore nous aider à obtenir la nationalité papoue grâce au gouverneur qui fait partie de sa famille. Il a été bluffé de voir à quel point nous pouvions vivre comme eux et nous adapter à leur mode de vie. Pas comme les touristes qu’ils croisent parfois. Nous sommes devenus papous, et selon eux tout Goroka est maintenant au courant. Leur expérience avec nous tranche avec celle qu’ils ont eu avec un italien qui s’est marié à une de leur tante. Il ne voulait pas entrer dans la cuisine à cause de la fumée du feu qui lui piquait les yeux. Cet homme leur a en plus menti en volant de l’or sur leurs terres. Il ne vaut mieux pas qu’il revienne celui-là !

Quelques personnes nous accompagnent à l’aéroport de Goroka, en plein dans le centre-ville. Contrôle de sécurité ridicule. L’homme qui enregistre notre bagage est aussi celui qui fait les signaux sur la piste de décollage. Avec seulement une heure de retard, nous nous envolons pour la capitale Port-Moresby, seul accès disponible en l’absence de route. Pendant ce vol qui survole les montagnes, j’ai l’impression de quitter le pays. Mais la PNG sait nous réserver une dernière surprise.

Nous arrivons à l’aéroport en fin de journée et avons dans l’idée de dormir dans le terminal en attendant notre vol pour l’Australie le lendemain matin. Mais, chose que nous ignorions, certains aéroports internationaux, les plus petits, ferment la nuit. Nous interrogeons un gardien pour savoir où nous pouvons nous installer pour dormir. Il nous parle d’hôtels à proximité pour 200 kinas (50€) le moins cher. Hors budget. Le gardien nous amène alors au poste de police aéroportuaire qui reste ouvert toute la nuit. On nous indique des sièges où nous pouvons nous installer. Les policiers viennent nous saluer et nous offrir du jus d’orange. Soudain, l’un d’entre eux vient à notre rencontre. Il termine bientôt son service. Il vient de téléphoner à sa femme et elle est d’accord pour nous héberger. Adorables. Nous montons avec le jeune Desmond dans le mini-bus grillagé de la police qui ramène les officiers chez eux. Tout le monde a le sourire et est amusé de nous voir ici. Nous arrivons dans une sorte de lotissement pour loger les policiers et pompiers de l’aéroport à 1 kilomètre seulement. Nous sommes accueillis chez le père d’Isabella, la femme de Desmond avec un thé et des biscuits. Nous offrons aux enfants, Junior et Salomon, notre réserve de sugar fruits. Ces derniers venant des Highlands, leur approvisionnement dans le sud coûte très cher, et font donc le bonheur de la famille. Le lendemain matin, avant notre départ et la photo souvenir, Isabella nous offre un sac à l’effigie de la PNG. Nous ne savons pas comment remercier leur générosité et leur accueil. Devant tant de gratitude, le père d’Isabella nous dit « c’est votre destinée ! »

Un voisin est ravi de nous conduire à l’aéroport. Toute la famille nous accompagne jusqu’à l’enregistrement des bagages.